Norme Euro 7 : une version allégée votée

Approuvé par le Parlement européen ce jeudi 9 novembre, le nouveau calendrier de la future norme Euro 7 a été validé. Initialement prévue pour 2025, la norme antipollution entrera en vigueur en juillet 2030 en Europe sans toucher aux seuils d’émissions de gaz à effet de serre des véhicules légers. 

Vivement contestée par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) alors qu’elle imposait initialement une diminution de 35% des émissions d’oxydes d’azote (NOx), la nouvelle norme Euro 7 sera finalement beaucoup moins contraignante que prévu.  

Exit les limites fixées à 60 mg d’oxyde d’azote rejeté par kilomètre pour toutes les motorisations (mesure déjà appliquée pour les véhicules essence), la norme Euro 7 se contentera de conserver les seuils d’émissions de la norme Euro 6 actuellement en vigueur pour les véhicules légers (1 000 mg de monoxyde de carbone par kilomètre maximum). 

Seuls les poids lourds seront soumis à des exigences plus strictes pour contribuer à améliorer la qualité de l’air avec notamment une réduction de 56% des émissions de NOx, soit un seuil de 350 mg/kWh à ne pas dépasser avec un démarrage à froid (ou 90 mg/kWh avec un démarrage à chaud).  

Jusqu’à présent non mesurées, les émissions polluantes issues des freins seront quant à elles contrôlées et toutes les voitures devront ainsi respecter un niveau d’émission de particules de frein (PM10) de 7 mg/km, avec comme objectif 3 mg/km à partir de 2035. 

Également soumises à ces normes, les voitures électriques et hybrides devraient profiter de leur côté d’importants abattements fiscaux, tandis que les limites d’émissions de particules fines liées à l’usure des pneus (pollution aux microplastiques) ne sont pas encore connues. 

La durabilité des batteries des modèles électriques et hybrides rechargeables sera par ailleurs contrôlée afin de déterminer une diminution maximale de leur état de santé après une certaine période. 

Alors que l’interdiction de commercialiser des véhicules neufs à moteur thermique se profile à l’horizon 2035 dans l’Union Européenne, la version initiale de la norme Euro 7 aurait tout simplement contraint les constructeurs à retarder l’électrification de leurs modèles. 

Son application aurait surtout eu un impact financier trop important dans les processus de fabrication des nouveaux modèles en raison de la dépollution plus complexe des gaz d’échappement. 

Tandis que la Commission européenne avançait un chiffre compris entre 90 € et 150 € supplémentaire pour l’achat d’un véhicule léger (2 700 € pour les véhicules lourds), les constructeurs automobiles tels que Renault tablaient davantage sur une augmentation des prix de l’ordre de  2 000 € en moyenne. 

Certaines marques en France évoquaient même une hausse d’environ 5 000 € pour les modèles les plus chers, ce qui aurait provoqué un recul du marché automobile européen de 5 à 7%. 

Les seuils de polluants à respecter lors d’un test ne dépendent pas uniquement de la orme Euro d’un véhicule mais aussi de sa motorisation. Ces seuils ne sont donc pas forcément les mêmes pour les voitures équipées d’un moteur essence (ou GPL et GNL) ou d’un moteur diesel. 

La norme Euro d’un véhicule est déterminée selon sa date de mise en circulation qui est inscrite sur la carte grise à la fin du champ V9. Vous pouvez donc vérifier la date de première immatriculation de votre voiture (champ B) et en déduire la norme Euro. 

Les différentes normes Euro : 

• Du 1er janvier 1993 au 1er juillet 1996 : Norme Euro 1 
• Du 1er juillet 1996 au 1er janvier 2001 : Norme Euro 2 
• Du 1er janvier 2001 au 1er janvier 2006 : Norme Euro 3 
• Du 1er janvier 2006 au 1er janvier 2011 : Norme Euro 4 
• Du 1er janvier 2011 au 1er septembre 2015 : Norme Euro 5 
• Du 1er septembre 2015 au 1er septembre 2018 : Norme Euro 6b 
• Du 1er septembre 2018 au 1er septembre 2019 : Norme Euro 6c 
• Du 1er septembre 2019 au 1er janvier 2021 : Norme Euro 6d-TEMP 
• Depuis le 1er janvier 2021 : Norme Euro 6d FULL