Après plusieurs années de suspense, la marque suédoise de véhicules électriques Polestar, adossée au groupe Geely et historiquement née chez Volvo, s’installe officiellement en France. Elle ambitionne de devenir l’un de ses trois marchés européens principaux en s’appuyant sur un réseau commercial solide et une stratégie haut de gamme.
Une arrivée tardive mais ambitieuse
Avec un peu de retard sur ses ambitions initiales, Polestar ouvre officiellement le marché français en 2025, devenant ainsi le 28ᵉ pays couvert par la marque dans le monde. Ce retard est principalement dû à un contentieux juridique avec Citroën autour de la ressemblance des logos, un conflit résolu en 2022. Mais cette implantation arrive au bon moment : en 2024, Polestar a livré 113 000 véhicules dans le monde, dont 75 % en Europe, confirmant l’importance stratégique du continent.
En France, Polestar vise une part de marché de 1 % du segment électrique d’ici fin 2026, soit environ 5 000 à 6 000 véhicules par an dans un premier temps. Les premières livraisons sont prévues dès octobre 2025, et la marque compte déjà sur plusieurs centaines de commandes enregistrées lors de ses premières annonces. Stéphane Le Guevel, directeur général de Polestar France (ancien de Peugeot et Opel), affirme que l’objectif est clair : faire de la France l’un des trois plus gros marchés européens pour Polestar, aux côtés de l’Allemagne et du Royaume-Uni.
Trois modèles pour conquérir le marché électrique premium
La gamme française de Polestar démarre avec trois modèles parfaitement positionnés face à la concurrence premium. Le premier d’entre eux est la Polestar 2, une berline compacte de 4,61 m au style épuré, équipée d’une batterie de 70 kWh (jusqu’à 82 kWh en version longue autonomie) offrant 554 à 655 km selon la configuration choisie. La puissance varie de 272 ch (version propulsion) à 476 ch pour la version à deux moteurs. Le tarif d’accès débute à 46 800 €, un prix qui la place face aux Tesla Model 3 et BMW i4.
Vient ensuite la Polestar 3, le SUV haut de gamme de la marque, long de 4,90 m, doté d’une imposante batterie de 111 kWh et capable d’abattre le 0 à 100 km/h en 5 secondes (versions de base, 299 ch) à 4,7 secondes (versions Performance, 517 ch). L’autonomie peut atteindre 706 km WLTP, une performance supérieure à beaucoup de concurrentes premium. Les prix démarrent à 79 800 €, avec des versions bien équipées flirtant avec les 100 000 €.
Enfin, la gamme s’enrichira prochainement de la Polestar 4, un SUV-coupé au design avant-gardiste (pas de lunette arrière, caméras de rétrovision), long de 4,84 m, doté d’une batterie de 94 kWh et proposant jusqu’à 620 km d’autonomie. Commercialisée à partir de 61 800 €, elle viendra concurrencer directement le Tesla Model Y, mais avec un positionnement plus haut de gamme. Tous les modèles embarquent une interface multimédia sous Android Automotive avec Google intégré, recharge rapide jusqu’à 250 kW, pompe à chaleur de série, et systèmes avancés d’aide à la conduite.
Un réseau ambitieux et bien structuré
Pour soutenir son développement, Polestar entend s’appuyer sur le réseau Volvo déjà implanté en France (plus de 100 points de vente), tout en y ajoutant dès juillet son premier showroom 100 % Polestar au Mans, suivi de neuf autres d’ici fin 2025.
L’expérience d’achat s’étendra en ligne et en point de contact physique, avec un service après-vente reprenant les standards du groupe Volvo. Dans un contexte où 75 % des ventes de la marque se font déjà en Europe, la France est jugée cruciale pour atteindre les objectifs de croissance de Polestar sur le Vieux Continent.











